Etienne LANDRAY - JOURNEE AVIONNESQUE

 

JOURNEE AVIONNESQUE 


Au cours d'un rassemblement régional RSA à Villeneuve sur Lot, je fis la  connaissance d'un personnage haut en couleurs (peut-être que certains lecteurs le reconnaîtront) aujourd'hui malheureusement décédé .Ce monsieur fort sympathique faisait de la brocante de pièces d'avions. J'étais en plein dans la reconstruction du DR 1050, je lui ai demandé s'il possédait quelque matériel qui pourrait m’intéresser, il me répondit affirmativement, mais il fallait que j'aille lui rendre visite, il avait une piste privée à la limite du Lot et du Cantal .

Quelques jours plus tard je décidais d'aller lui rendre visite et j'en profitais pour emmener un ami pilote de l'aéro-club de Libourne (Aimé Barrié lui aussi décédé, chef de travaux au lycée professionnel de Libourne avec qui j'ai beaucoup volé).

Notre destination était à une heure de vol à environ à 20km d'Aurillac, l'ayant bien positionnée sur ma carte, ne possédant comme moyen de navigation que d'un compas et d'une montre , nous avons fait une nave précise, ce qui nous a permis de trouver notre terrain au milieu de nulle part dans une forêt de sapins sur le sommet d'une colline, au grand étonnement de notre brocanteur ! Il nous avoua que la plupart du temps ses visiteurs avaient beaucoup de mal à trouver sa piste .

Il y avait deux hangars, un qui abritait son Piper Cub et un Rallye qui ne volait plus équipé d'un moteur 100cv Potez, une pièce rare ! L'autre était rempli à bloc de matériel aéronautique. Dehors une vingtaine de Citroën Méhari 4 roues motrices - deux moteurs, provenant d'une vente au domaine de l'armée. Nous sommes allés chez lui dans un village un peu plus bas, le sous sol de sa maison contenait beaucoup de casiers rempli de toute sorte de pièces genre raccords filtres durites boulonnerie etc...

Je fis quelques achats, et pour le gros matériel ( arceaux de verrière pare brise ) je lui dis que je reviendrais en voiture chercher cela .


Nous décidâmes d'aller dans un restaurant près de son aérodrome particulier, mais auparavant il nous proposa un apéro au terrain, il possédait une quantité de petites bouteilles que l'on sert dans les avions de ligne (pastis, whiskys, Martini etc... d'où provenait tous ces échantillons ? )

En arrivant nous vîmes un hélicoptère décoller. « Ce sont mes copains qui surveillent les lignes électrique pour l'EDF nous dit-il, il vont aller dans le même resto que nous, on les retrouvera là bas ! »

Quand nous arrivâmes à l'auberge, l'hélico venait de se poser dans un près tout proche et en descendaient les deux pilotes accompagnés de deux charmantes dames !

Le repas était principalement constitué de spécialités du coin en particulier d'un plat d'écrevisses succulent, le tout évidemment bien arrosé .


De retour à sa piste, notre ami nous proposa une petite ballade jusqu'à Egleton, 60km au nord lui avec son piper, mon copain et moi dans le GL1, pour dire bonjour à des amis communs du RSA.



Nous décollâmes derrière lui, volant plus vite je devais le rattraper, une fois en l'air plus de Piper Cub  , je n'avais préparé aucune navigation pour un si court trajet de plus on était censé le suivre , après cette ripaille Aimé et moi n'avions peut-être pas les idées trop claires. J'ai pris une route plein nord dans une région boisée avec des lacs et des petites rivières , pas une route ni une maison pendant trente minutes, le seul point de repaire étant le massif du Sancy sur notre droite , un peu vague  ;enfin une route de moyenne importance qui ne pouvait qu'être la nationale 89. De quel côté la suivre ? j'ai choisi droite sachant que je trouverais bien un patelin, en effet quelques instants plus tard une ville de moyenne importance apparut, et en me rapprochant on s'est aperçu que c'était Ussel, j'aurais du aller à gauche arrivé à la RN89 ; enfin nous savions où nous étions.

Nous arrivâmes à Egleton avec une demie heure de retard sur l'horaire prévu, pour un trajet de 60km ! Les copains qui nous attendaient se sont sentis soulagés mais se sont bien foutus de notre gueule !

Après cette escale fort sympathique nous redécollâmes pour Libourne où nous atterrissions une heure plus tard .

Les années ont passé , mais je garderais toujours un souvenir inoubliable de cette journée  et garde une pensée émue à l'encontre de mon copain Aimé et aussi envers la personne qui nous a si bien reçu au milieu de notre France profonde.